La salle des Vingt-Quatre
salle des mariages
Les autorités communales du 18e siècle se sont pour la première fois réunies dans cette salle le 27 novembre 1773. Elles étaient alors composées du Conseil des Douze et du Conseil des Vingt-Quatre, soit 36 conseillers, tous bourgeois de la ville. Si les Douze se réunissaient dans la salle dédiée 2 à 3 fois par semaine, l’ensemble des autorités, soit les deux conseils ou Grand Conseil, se retrouvait dans cette salle, 1 à 4 fois par mois.
Cette pièce n’a subi que peu de modifications depuis son origine. Elle est revêtue de lambris de chêne exécutés par l’ébéniste yverdonnois Pierre-Abraham Guignard (vers 1738-1802), auteur de l’ensemble de l’aménagement du 1er étage, qui a également conçu le parquet et le plafond en lambris. Ces boiseries et ces décors donnent à la pièce une grande solennité.
Les conseillers prenaient place sur les bancs à marchepied qui courent le long de la pièce, alors que le centre était vide. Ce mobilier était complété par la table centrale probablement également l’œuvre de Guignard.
Installé en 1765 à Yverdon où il est reçu habitant, Guignard rachète la maison de la rue de la Plaine 46 qu’il fait reconstruire dès 1775, sans doute sur ses propres plans. C’est aussi lui qui aménage dans les années 1780 le théâtre provisoire de la grande salle de l’hôtel de ville, actuelle salle des débats. Il a également œuvré à la décoration intérieure de l’hôtel de ville de Neuchâtel à la fin des années 1780.
Les bancs mobiles qui se trouvent au centre de la pièce ont été ajoutés au 19e siècle pour répondre à l’augmentation progressive du nombre de conseillers. En 1815, ceux-ci étaient au nombre de 54, avant de passer à 80 en 1889 puis 90 en 1906 et de se fixer à 100 membres en 1937.
Les tissus verts qui recouvrent ces bancs ont été posées en 1961. Auparavant, le mobilier était recouvert d’une toile noire datant du milieu du 19e ; il remplaçait certainement le tissu vert d’origine dont des échantillons sont conservés aux Archives de la Ville.
Mal adaptée pour les délibérations du législatif, elle n’accueille plus les séances du Conseil communal depuis 2007.
Depuis plusieurs décennies la salle du Conseil communal est également utilisée par l’état civil pour les mariages, d’où son appellation de « salle des mariages » communément utilisée aujourd’hui
La saga d’une pendule
Dans le fond de la salle du conseil communal trônait, probablement dès la fin des travaux de construction de l’hôtel de ville, une horloge, dont Yverdon, aujourd’hui, ne possède plus qu’une photographie.
Cette horloge, réalisée par le célèbre sculpteur-ébéniste André-Charles Boulle (1642-1732), à qui l’on doit notamment du mobilier de Versailles, a été offerte à la ville d’Yverdon le 28 juillet 1770 par Pierre Perrinet-de-Faulgnes (1710-1773), administrateur des sels de Franche-Comté à Yverdon durant plus de 20 ans. Perrinet-de-Faulgnes était également membre honoraire de la Société économique d’Yverdon, à l’origine de la Bibliothèque publique d’Yverdon.
Cette horloge en chêne plaqué est entourée de figures en bronze doré représentant les Quatre Continents et portée par quatre pieds de lions. Elle a été dotée d’une plaque en émail portant une inscription qui témoigne de la reconnaissance de Perrinet-de-Faulgnes envers Yverdon et ses habitants.
En 1866, la Municipalité vend la pendule pour 10'000.- francs à un antiquaire lyonnais qui la revend l’année suivante. Ensuite, elle passe entre plusieurs mains avant d’être acquise par la Wallace Collection de Manchester. En 1948, cette dernière sollicite la Municipalité afin de reconstituer l’historique de cette pièce dont la valeur artistique est reconnue par tous.